mardi 23 septembre 2008

Oups... on a perdu 3 trillions$ (counting) !


Je sors d’une conférence sur la crise des subprimes menée par des « faculty » d’HBS (Harvard Business School). Le panel était étonnant, composé de 4 professeurs bien au courant du sujet : un prix Nobel d’économie (1997), l’ancien directeur de cabinet du ministre du logement (membre du board de Freddie Mac), l’ancien COO de JP Morgan  ex-chairman d’un hedge fund gérant 27 Milliards de $… Bref, je mets dans le désordre les idées qui m’ont parues intéressantes :

·         Fin 2007, la valeur de l’immobilier américain avait perdu 16%. La valeur des actifs immobiliers aux Etats-Unis étant estimée à ~22 Trillion de $ en début de période, ce sont donc plus de 3 trillions qui se sont envolés… Soit plus de 10,000$ par habitant, ça commence à se voir…

·         Historiquement, les subprimes étaient un moyen de réduire le risque des actifs immobiliers ! L’idée consistait à permettre à de multiples institutions (et non deux) d’alimenter le marché du crédit immobilier.

En effet, jusque dans les années 1920, il fallait apporter au moins 50% des fonds avant de pouvoir emprunte pour acquérir un logement, ce qui ne facilitait pas l’investissement immobilier. C’est pourquoi, deux institutions financières ont été créés, les désormais fameux Freddie Mac et Fanny Mae, dans les but de créer de réelles possibilités d’emprunt. Lors de la dérégulation financière des années 1980 (souvenez vous des Reaganomics), d’autres institutions immobilières ont eu le droit de se lancer dans le mortgage : en 2000, elles représentaient environ un tiers des prêts accordés et… plus des 2/3 en 2008, largement grâce aux subprimes (les voila !), moyen permettant d’endetter les ménages dans un contexte régulatoire désormais plus laxiste.

·         Pour sortir de la crise, le gouvernement américain vient de proposer de créer un fond de 700 milliards de $ (~au coût de la guerre en Irak !). Ce qui présente le risque bien connu en économie de « moral hasard » : les acteurs financiers se sentent assurés contre tout, et tendent à faire… n’importe quoi !

 

Bref, faut il s’en prendre aux apprentis sorciers, golden boys et autres Kerviel, par qui le mal est arrivé ? Sans cette complexité financière (récente !), nous n’en serions là…

En fait, la réponse du panel va à l’encontre de cette idée (évidemment) : au contraire, face aux défis nouveaux du système financier international (financement des retraites, importance des assurances et des échanges etc…), la société à besoin de plus en plus de gens compétents et formés.

Message qui se veut donc finalement positif donc, après les désastres enregistrés à Wal street… et les impératifs changements de culture (e.g bonus) énoncés dans les institutions financières.

 

Alors, quelles sont les opportunités à saisir dans les temps qui viennent ? « Les quelques niches qui ne seront vraisemblablement pas régulées –e.g. private equity- suite au crach » affirme le dean de la business School, en raison de leur isolement/petite taille!

Comme quoi, il semble qu’il ait plusieurs façons d’interpréter les événements…

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