lundi 29 mars 2010

Leçons de vie par Clayton Christensen



Cela fait des mois et des mois que je n’ai rien écrit et Thomas menace de me radier. Cela tombe bien, nous venons d’avoir une conférence passionnante que je m’en vais vous partager.
L’association des étudiants a cette année organise une série de conférence par les profs les plus populaires de l’école : Clayton Christensen, Michael Porter, Youngme Moon et David Moss.
L’idée est je pense née de la conférence donnée par Randy Pausch, professeur a l’université Carnegie Mellon qui, se sachant atteint d’une maladie incurable, avait donne un dernier cours avec des leçons de vie : achieve your childhood dreams.


Ci-joint la vidéo :




Clayton Christensen est un des professeurs les plus populaires de l’école et il a annonce en décembre dernier qu’il était atteint d’un cancer. Il s’avère qu’il va sans doute guérir mais cela a beaucoup ému dans l’école et l’amphi était plein de plus de 800 étudiants lors de la conférence la semaine dernière.

Nous avons tout d’abord eu droit a un résumé de sa théorie fondatrice de disruptive innovation. Comme je m’imagine bien que cela ennuie beaucoup de lecteurs, je ne vais pas développer ici mais vous pouvez trouver un résumé fidele la :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Technologie_de_rupture


Il a ensuite développé les trois questions qu’il a l’habitude d’aborder lors de la dernière session de son cours :

- Comment puis-je maximiser les chances d’être heureux dans ma vie professionnelle
- Comment puis-je éviter la pente glissante et finir en prison (sic)
- Que puis je faire pour m’assurer de garder une vie familiale épanouie ? (sous entendue ne pas finir riche, divorce et/ou avec des enfants que je vois tous les 2 ans)


Il a utilisé des concepts de son cours pour développer les trois questions. Je ne veux pas vous ennuyer avec les détails mais je voudrai partager les grandes leçons.


- Les personnes ambitieuses ont tendances à allouer leurs temps a des choses qui apportent des résultats tangibles rapide (finir une présentation, un budget, un email…) et délaissent les choses qui mettent du temps à produire des effets (passer du temps avec ses enfants, sa femme, …). Il nous recommande donc d’être conscients de ce biais et de faire attention à réserver des plages significatives de temps pour cultiver une vie de famille épanouie.

- Lorsqu’on fait une entorse à ses principes une fois, il devient plus facile de franchir cette limite à nouveau. Il recommande donc de ne jamais franchir les limites que nous nous sommes fixes, même « just this one time ».

- Il nous conseille de passer du temps à comprendre le but profond de notre vie. En effet, la vie se charge par des hasards de circonstances de nous mettre dans des situations qui peuvent de pas du tout correspondre à ce qu’on avait prévu sans qu’on se rendre toujours compte du glissement.


- Il nous conseille aussi de mettre vraiment en avant ce qui est important a nos yeux quitte a dire NON lorsqu'on nous demande de venir travailler a un moment réservé a la famille.


- Enfin, il nous conseille d’être conscients de la façon dont on veut être juge a notre mort : par l’argent accumule ou par la somme des gens que nous avons touche et aide lors de notre vie. Inutile de dire de quel coté il penche…


En conclusion, j’ai été positivement surpris par la profondeur des conseils de vie offert par ce professeur. Il était malade mais il a fait l’effort de nous parler en des termes familiers pour nous exhorter à vraiment penser à ce que nous voulions faire de nos vies.
Cette école nous parle trop peu souvent en ces termes honnêtes et sincères, nous disant que nous ne pouvons pas tout avoir ou tout faire, qu’il faut faire des choix, que l’argent n’est pas une fin mais un mirage….

jeudi 11 mars 2010

Combien ça coûte, une vie ?


Je me rappelle m’être posé cette question très tôt dans ma jeunesse, non pas parce que j’étais  très en avance sur mes collègues (c’est Margot, la prématurée de la famille, pas moi), mais parce que ça me semblait bien compliqué… Je me rappelle aussi très bien de la réponse qu’on m’avait donnée à l’époque : « Je ne sais pas.  Peut être. Tu verras…Cesse de poser des questions stupides ».

Cette question revient au galop ces jours-ci, alors que les politiciens Américains s’écharpent sur la question de la réforme du système de santé-qui  à priori ne devrait pas passer vu le climat politique actuel (j’espère que l’avenir me donnera tord cela dit). Question d’autant plus brûlante que des boîtes comme Genzyme on fait et font leur fortune sur des médicaments qui sauvent des vies, mais à prix d’or. Ainsi, Cerezyme, médicament qui permet de sauver la vie de patients atteints du Gaucher’s disease, une maladie héréditaire rare qui touche en particulier les enfants, génère plus de 1,2 milliards $ de vente pour seulement… 4 000 patients. Les maths sont rapides, ça coûte 300k$ par an et par patient  au système de santé Américain. C’est cher – mais il faut noter que bien que Genzyme ait (par le passé, ils ont quelques soucis en ce moment) fait de « jolis profits » avec ce médicament, les coûts de son développement se sont élevés à plus de 500M$, sans compter la R&D non productive qui a été lancée en parallèle pour s’attaquer à cette horrible maladie.
Pour lancer le débat donc, citons le patron de BioVision, himself (plus inspirationel les rédacteurs de de L’équipe):
« Saviez-vous qu'il existe sur le marché français (…) 3 médicaments qui coûtent plus de 1M€ par an et une vingtaine qui coûtent plus de 100.000€ par an ? En vertu de la loi qui prévoit que personne ne peut subir de perte de chance, la Sécu est obligée de rembourser ces traitements si prescris sinon le ministre va droit au pénal (…) ». Et de rappeler que 1M€, c’est le coût de ~15/20 infirmières à l'hôpital.
Alors, comment arbitrer ? Jusqu’à combien peut-on/doit-on dépenser pour sauver une vie ? La question n’est pas que théorique, et j’imagine que la réponse diffère suivant que l’on a un enfant en bas âge atteint de la maladie de Gaucher en question ou que l’on est jeune et en bonne santé avec la vie devant soi... Notons que comme en France, les Etats-Unis ont une politique qui –pour l’instant- ne regarde pas à la dépense. Contrairement à nos amis Anglais.

Ainsi en Angleterre, pays du libéralisme (ils n’ont pas seulement eu Tatcher, mais aussi A. Smith, Ricardo etc.. enfin bon, on est d’accord) un organisme, le NICE, est en charge des arbitrages de remboursement. Il s’agit essentiellement de déterminer quels médicaments/solutions médicales apportent le plus aux patients, et donc de comparer le ratio efficacité/coût. Ainsi, pour décider si un médicament doit ou non être remboursé par le système, une approche répondant à au doux acronyme de « QALY » a été mise en place. Je fais court : un an de vie en bonne santé vaut 1, en moyenne santé 0,5, et en mort, 0. Pour mesurer l’apport d’un nouveau médicament, on regarde simplement le nombre de QALY qu’il apporte (e.g. si je prends ce traitement anti-cancer, je gagne  3 ans de vie versus si je ne prends pas de traitement, dont deux en bonne santé et le troisième pas top, le traitement apporte donc 2,5 QALY). Grâce à cette méthode, il est possible de comparer l’apport de traitements et de le comparer à son coût et donc… de prioriser l’allocation des fonds du NHI. Ce qui est intéressant, c’est que NICE relie une valeur financière au nombre de QALY apporté, et c’est là que l’analyse, à mes yeux, se corse. La règle est qu’en moyenne, un médicament qui apporte 1 QALY, soit une année de vie en bonne santé, peut-être remboursé à hauteur de 50 k$ maximum.  Donc un médicament anti-cancer comme l’Avastin (développé et commercialisé par Genentech/Roche), qui a de bons résultats médicaux sur la population cible, n’est… pas remboursé en Angleterre. En effet, 
« For colorectal cancer (…) bevacizumab –le petit nom d’Avastin- extended life by 4.7 months (20.3 months vs. 15.6 months) in the initial study, at a cost of $42,800 to $55,000” soit près de 100k$ par QALY. 
Ça ne passe pas en Angleterre. Rassurons-nous (ou pas, c’est suivant le point de vue), ça passe en France et aux Etats-Unis, où le déficit de CMS (organisme qui gère Medicaire et Medicaid) est phénoménal et grandissant, et ne peux désormais plus être ignoré. Est-ce d'ailleurs nécessaire de parler des finance de notre chère et très valable sécurité sociale ?


Notons que cette “limite” de 50k$ n’est pas officielle mais officieuse. Remarquons aussi que l’UK dépense environ ~9% de son PNB en dépenses de santé (vs. 10% en France et Allemagne, et ~16% au Etats-Unis) et qu’l y a une réelle volonté de freiner les dépenses de l’autre côté de la manche. D’ailleurs, les dialyses (50k$ par an) sont totalement remboursés aux Etats-Unis, bien plus qu’en Angleterre, les personnes les plus âgées se voient en général refuser la procédure…

C’est un drame de ne pas donner un traitement existant à un patient pour une simple et bête question de coût. La vie est ce qu’il y a de plus cher. D’un point de vue marginal, elle n’a pas de prix. On paye des millions pour libérer des otages, quelque soit leur âge, sans se demander s’il l’enjeu est de 5 ou 20 QALY. Mais d’un point de vue plus global, il est clair que la question se pose. Combien de notre GDP peut-il être affecté aux dépenses de santé ? Et à l’éducation ? Et à a guerre ? 

NB : Allez, un petit calcul amusant : si on vit en moyenne 80 ans, et à 50k$ l’année de vie, chacun de nous vaut 4 million de $ au maximum aux yeux de NICE. Si on considère ~60 millions de Français, la « valeur » de la population Française est de 2,5x10^13$, soit en très gros 10 fois le PNB de la France. Si on discount ce PNB à un taux de 10%, l’analyse dit que la valeur financière de la France (10 fois sont PNB donc) est strictement égale à la valeur de sa … population, et le reste ne vaut rien. Marx aurait aimé le calcul, je pense pour ma part que nos amis économistes me répondront que l'analyse de NICE n’a de valeur que marginalement ! Jean-Yves ?

Supporteur Lyonnais expatrié, quel métier…

Vous le savez, et c’est désormais dans les livres d’histoire, dans l’Histoire avec un grand H même, l’OL vient de sortir brillamment le Real Madrid de la ligue de Champions, dans le vacarme du stade Espagnol de Santiago-Bernabeu. Citons l’Equipe (rare, mais tellement satisfaisant!) :
« Une pure merveille. Parfaitement inimaginable il y a un mois, rendue accessible par la victoire du match aller (…)  la qualification de Lyon pour les quarts de finale de la Ligue des champions aux dépens du Real Madrid a tonné dans le ciel de l'Europe ». Rien de moins.
Quelques mots, aussi, d’Emmanuel Petit, grand auteur et régulier chroniqueur de l’Equipe :
« (…) les Lyonnais ont pourtant été acculés par les Madrilènes qui voulaient se racheter par rapport à leur piètre performance de l'aller ». Tiens, moi aussi, je me rachèterais bien par rapport au fait que je fais des fautes d’orthographe dans mes billets… Passons, le style l’Equipe, c’est unique, et vous le saviez déjà.

Ce que vous ne savez pas, c’est que nous étions Guillaume et moi littéralement cloués devant l’écran de mon ordinateur hier après-midi, à tenter d’apercevoir en direct quelques images du match, par l’intermédiaire d’un site internet plus ou moins illégal nous donnant accès au direct télévisé des plus grandes chaînes européennes… Nous avons donc passé 90 minutes bien au chaud devant un mini-écran propulsé par un internet lentissime, apercevant tout juste par intervals irréguliers des images pixélisées d’une résolution digne des meilleurs écrans couleurs du siècle précédent, avec des pubs qui s’affichent et des pop-ups porno qui viennent à l’écran toutes les 30 secondes… Surtout, ne pas cliquer pour faire disparaître la pub intruse et simplement la subir, ne pas tout planter en tentant de « nettoyer » l’écran …. Faut être passionné.

Victoire, cependant - nos relances acharnées du stream inconsistant nous ont permis de l’admirer, ce but Lyonnais libérateur, à la 75ème minute, en direct ET au ralenti image par image (!) pour les raisons mentionnées précédemment. Le tout en espagnol, puisque le flux TF1 n’étais pas ouvert…
Bref, un grand moment, vécu par deux supporteurs enchantés, qui se prirent dans les bras l’un de l’autre avec passion au coup de sifflet final, libérateur, pour quelques instants seulement je l’admets. On ne rigole pas avec le « tactile », Guillaume est maintenant papa et je suis toujours étudiant, la communion (sous cette forme) ne peut se réaliser que dans un cadre footballistique, c’est certain.

A mon humble avis, l’accès illimité aux matchs de foot de l’OL en ligue des champions devrait être inscrit dans les droits de l’homme – à priori pas prévu pour demain au pays de Guantanamo. J’espère toutefois que nous aurons un peu plus que les deux prochains matchs à nous mettre sous la dent en 2010… On croise les doigts, et on chasse le « stream » !

lundi 8 mars 2010

C’est déjà le printemps ?


Certes, on voit pas mal de neige sur les images, mais la température remonte. Pas bien pour la cascade de glace, mais très bon pour le bloc !

NH Ice Update - March 5, 2010
Pretty much everything in the Valley is or will be toast pretty quickly. (...) The weather reports are predicting very warm daytime temps and a lot of sun through this weekend! It may just be time to start thinking about Humphrey's, the South Buttress and rock!

Première session donc ce dimanche avec Patrick, Frank et Nina, it’s good to be back on the rock! Et quelques images pour ma cousine Elsa d’un (joli !) serpent qui nous a traqué toute l’après midi  mais qui, heureusement, ne nous a pas empêché de grimper. Les experts me diront en regardant la photo s’il s’agissait d’un gentil ou d’un méchant serpent – pour ma part, je me suis tenu relativement éloigné de la bête… you never know. 














mardi 2 mars 2010

Quelques images de Hueco Tanks


Jérôme dans un V10/7C+ bloc bien teigneux dont le nom m'échappe

C'était il y a quinze jours maintenant- je suis décidément bien en retard... Nous étions à Hueco Tanks avec Jérôme et un ami Américain, Alex, pour grimper sur certains des plus beaux blocs... du monde, osons le terme.
Hueco, c'est un ancien site indien logé au milieu du désert dans le Sud Ouest du Texas, tout près de la frontière mexicaine, dans un parc national dont le règlement très strict limite drastiquement les entrées. C'est donc compliqué d'avoir un permis, mais en revanche, une fois le sésame obtenu (il faut réserver 6 mois à l’avance), c'est le paradis !
Moments d’escalade extraordinaires dans la nature, sur des rochers brûlants au soleil, en plein mois de février…Un régal.
 Je passe les détails logistiques qui ont bien failli ruiner le voyage (la tempête de sable qui à envoyé notre tente à un mile du camping en début de soirée, nous forçant à passer une nuit serrée dans une tente d'appoint – Axel, ne t’inquiète pas, nous l'avons bien retrouvé au petit matin; les deux nuits à l'hôtel - payées à l'aller comme au retour par la compagnie aérienne pas fichue d'assurer deux connections; la neige à l’aéroport de Dallas, ce qui n’était pas arrivé depuis des décennies…).
Bref, presque l’aventure ! 
Quelques images en musique - Florence & The machine, qui nous a guidée pendant ces trois jours. Si vous n'aimez pas le rock, tant pis!