samedi 19 décembre 2009

Retour sur la Californie… Bishop et l’esprit du boulder



On the road again - on a fait 1800km en 4 jours, c'est grand l'Amérique...

Nous étions du côté de Los Angeles il y a maintenant trois semaines, avec Patrick et les inénarrables Loeiz et Quentin – toujours dans les bons coups, pour fêter Thanksgiving loin des dindes de Boston. Le but ? Grimper sur certains des plus beaux blocs du monde, à quelques encablures de la « Death Valley », du côté de la petite bourgade typique de Bishop, au milieu du désert donc. Comme 50% de l’équipe n’avait jamais touché un caillou avant de venir, nous avons également partagé notre motivation entre introduction à l’escalade et bloc plus difficiles, et surtout plus engagés.

Bishop est en effet connu pour ses « High Balls », ces blocs très haut (parfois plus de 10 mètres) qui en théorie devraient s’escalader encordé, mais qui, en raison de l’éthique du bloc et de ses règles implicites, se grimpent simplement avec un tapis amortissant (« crash pad ») posé au pied du problème et censé limiter l’impact de la chute. Tout de suite, ça assure l’ambiance et le show, puisque le grimpeur autant que ses pareurs (les pauvres gars qui attrapent le mec lorsqu’il tombe, s’assurant en pricnipe qu’il atterri à peu près sur le crash pad d’un mètre carré posé au pied du bloc) sont verts dès que les mouvements durs s’éloignent du sol… Je vous assure, nous avons réalisé quelques chutes mythiques ! Comme dit Loeiz : « Belle journée. Aujourd’hui, il y a eu beaucoup de… chutes ». Plus généralement, et en dehors des quelques Hig Balls mythiques que nous avons fait, les blocs sont hauts et j’adore ça, puisque ça renforce l’impression de grimpe qui parfois disparait à Fontainebleau quand on se retrouve à ramper à quelques centimètres du sol sur un mouvement extrême qui du coup semble un peu artificiel….

Bishop, c’est aussi la Sierra Nevada et le Mount Whitney, ce pic de près de 4 500 mètres tout de granit, le plus haut des Etats-Unis disent nos amis Américain (Hors Alaska et Hawaï en fait. Avec ce genre d’exception, le Ventoux est aussi la montagne la plus haute du monde, si on enlève l’Himalaya, la Cordillère andine, les Alpes, le Karakorum et l’Hindukush). Et vraiment, c’est une montagne superbe, qui nous a été dévoilée dans la neige par -10 degrés Celsius, mais ça valait le coup. Surtout qu’on s’est baladé au moins 10 minutes toutes entières à son pied après une longue approche en voiture 4x4, quelle aventure!

Bishop enfin, c’est près de Joshua Tree (enfin, 7 heures de bagnole quand même, merci Quentin), parc superbe lui aussi au milieu du désert, mais avec un tas de cactus et des blocs d’une autre époque. Hauts aussi, mais moins « prisus », presque un Fontainebleau de granit, avec des plats et peu de réglettes (je cesse ici la description, je sais que tout le monde s’en fiche). Occasion pour nos deux alpinistes en herbe de se confronter à la verticalité, cette fois sur plus de trois mètres de haut. Belle aventure, je dois admettre que pour des MBA, Loeiz et Quentin sont particulièrement douées. Ces HBS, quels géniaux touche-à-tout !

Bishop donc, vous l’aurez compris, c’est le « boulder spirit » pur. Si vous voulez savoir ce dont il s’agit et déchiffrer tous les mystères dissimulés dans ce concept, je vous propose de regarder les premières minutes de la vidéo ci-jointe – qui illustre d’ailleurs les lignes passionnantes que vous venez de lire. Cette fois, elle dure dans les 20 minutes, donc je sais d’avance que personne ne la regardera en entier (vu que même les protagonistes se sont ennuyés à la projection, c’est dire…) mais peu importe, vous pouvez « skimer », comme nous le proposent certains prof. d’HBS lorsque les cas sont vraiment trop long et ennuyeux. Pourquoi passer des heures à monter cette bande, me direz-vous ? Parce que moi, ces images, elles m’excitent grave !


Des Joshua Trees, dans le parc du même nom


Turtle Rock, que nous avons gravi tranquillement avec Loeiz, une jolie aventure!


Des boulders


La vue sur le désert depuis le pied du Mount Withney


Le Mount Withney, plutôt mignon, non ?


Au dessus de Buttermilk, Bishop, au petit matin...


Au camping, patrick se la joue à la belle. La nuit, il fait quand même -5°... chaud le p'tit Suisse !


Une montagne


Bon, vous devriez commencer à les connaîtres ces mecs là...



Et pendant ce temps là, Patrick et moi grimpions à Happy Boudelr dans la vallée... Il faisait frais, mais ça collait bien !


Quentin fut plus fort que le rocher... cette fois-ci !

jeudi 17 décembre 2009

Révisions, suite et fin

La Virtuoso team en pleines révisions... Et oui, c'est aussi ça la vie étudiante ! (NB: on fera abstraction du verre de vin sur la table à côté de Quentin, pour se concentrer sur la bouteille d'eau juste à côté...)

Me voici de retour à paris, tout juste. Et j’ai achevé mes derniers examens hier, du haut de la rue de Courcelles, puisque nous pouvons télécharger les énoncés et uploader nos copies en pdf où que nous soyons, pourvu que l’on respecte les consignes – et les 4 à 5 heures accordées pour chaque matière. C’est chouette l’école au 21ème siècle ! Mais 5 matières en 5 jours, ça fait beaucoup (oui, je dois pondre mes 6-8 pages en English à chaque fois, le French n’est pas –encore ?- accepté à l’école Américaine… Heureusement, on peut aussi coller des tableaux de chiffres !).

Petit hommage donc à nos révisons Bostoniennes qui se sont bien déroulées, entre Français comme d’habitude – Loeiz, Quentin et Guillaume sont toujours là pour partager la revues des frameworks et autres ratios dont nous devons nous remplir le crâne pour frimer dans nos dissert’.

Et comme on le voit dans cette vidéo très courte (moins d’un minute, et oui, je fais dans le lean maintenant), Guillaume n’est jamais en reste quant il s’agit de ressortir LE concept de Ressources Humaines que nous avions tous oublié/ignoré… et je gage qu’il aura, et de loin, les meilleures notes de notre groupe sur cette matière au moins. Sa prestation d’acteur est convaincante, n’est-ce pas ?

jeudi 10 décembre 2009

Peut-on /Faut-il gérer sa vie comme une entreprise ?

Ça fait déjà un petit moment que j’ai ce post en tête, mais je ne trouvais pas trop l’envie d’écrire ses derniers temps… L’envie revenue (ça tombe bien, j’ai 5 fois 4 heures d’écriture devant moi qui se profilent avec les charmants exams qui nous attendent), je vous propose mes réflexions sur ce sujet original.

J’ai suivi ce trimestre un cours intéressant nommé « Managing Human capital » qui, comme son nom l’entend, se rapproche d’un cours de ressources humaines classique, avec en sus une partie sur le thème « Managing Your Own Human Capital », c'est-à-dire comment gérer sa carrière, et pourquoi pas de manière plus générale, sa vie. La thèse de notre professeur, c’est que nous devrions passer plus de temps à nous gérer nous même (nos opportunités, notre parcours) que ce que nous faisons actuellement (c’est assez vrai – je mets bien plus d’énergie par exemple dans mes modèles financiers quand c’est pour McKinsey que lorsque je gère mes finances personnelles…). L’autre nouveauté, c’est qu’à ses yeux, nous devrions gérer notre vie au moins professionnelle, et pourquoi pas personnelle…. comme une entreprise ! En fait, cette idée fait froid dans le dos aux premiers abords, mais comme vous allez le voir, ça (peut) finit(r) par faire sens –ou pas.

Nous avons en guise d’exemple le cas de Tim Keller, jeune HBS devenu rapidement consultant dans une petite boîte du Texas, se demandant comment prioriser et organiser sa vie. Notre protagoniste, lui aussi fan de spreasheets et autres outils analytiques, a donc crée un feuillet Excel pour « organiser sa vie ». Ainsi, il a déterminé les 5-6 axes généraux sur lesquels il veut passer du temps («fonder ma famille»; «continuer d’apprendre »; «créer des points de connections sociaux» etc..) et les a décliné en une trentaine d’actions concrètes («jouer de la guitare chaque semaine », «aller sur my space », «trouver un mentor » etc…) – le tout pondéré de coefficients adéquats. Chaque mois, il vérifie donc où il en est sur chaque « tâche », et colore les cases en vert, orange ou rouge suivant le niveau de réalisation qu’il estime avoir atteint. Ces éléments sont en fait la déclinaison de sa stratégie globale consistant à « Etre marié, organiser et motiver des groupes et contribuer à ma communauté dans les 5 prochaines années ». Cela ressemble ni plus ni moins à une stratégie avec un plan d’exécution détaillé comportant des milestones et des deliverables, sauf qu’il ne s’agit pas d’une entreprise mais… bien de la vie du mec en question.

Pause. Je vous conseille d’éclater de rire, vous rouler par terre ou aller sur un autre site internet plus fun, ça m’a fait ça la première fois. Je vois déjà la tête de Margot pliée de rire chez Pyramide « ils sont vraiment fous ces Américains »-ma chère sœur, si tu as lu jusque là, c’est déjà un exploit en soi.

C’est reparti, puisque vous être toujours là… Evidemment, lors de discussion en classe à laquelle le fameux Tim Keller lui-même assistait, les Américains ont trouvé ça génial de manière assez générale: «Even if the Excel tree of life is a bit overkill (sic), the process of thinking about it this way is great» a dit mon ami Kevin ou «I am not sure the weighting of each criteria is totally rigourous, but the analytical description is super exciting» – je vous passe les autres commentaires débiles, y compris le mien, toujours très positif comme à mon habitude au grand damn de notre professeur - «this is ridiculous (…), boring and useless… do you actually live to check boxes ? Is this the way you’re happy ?».

J’étais donc sceptique sur le moment, et j’admets que je le suis encore. Le format surtout me fait hurler de rire – mais dans le fond, je dois admettre qu’il y a un peu de vrai (mon nouveau côté Américain j’imagine– j’arrive désormais à trouver du bon dans tout… comme quoi, on peut changer avec le temps !) et que la démarche en soi peut faire du sens pour certains. Ainsi, on nous apprend à HBS qu’il n’y a pas de stratégie sans exécution. Par exemple, la façon dont on alloue les ressources dans une entreprise est essentielle et déterminante, bien plus que la « stratégie» qui, en soit, n’est rien. Le parallèle peut en fait être pertinent: et si la façon dont on utilise son temps par exemple, n’était qu’une autre forme d’allocation de ressources ? Est-ce que passer 3 heures devant la télé tous les jours correspond à ce que je veux faire de ma vie, ma « stratégie » ? Dois -je réallouer mon temps différemment, en fonction de mes priorités ? Certes, d’ici à faire un tableau Excel en couleur, il y a un fossé, mais la convergence entre les deux monde, la vie personnelle et l’entreprise, peut peut-être alors faire du sens.

En revanche, pousser trop loin ce raisonnement me choque, et l’extrême rationalisation du process d’analyse de la vie me laisse sceptique… car comme je le disais en classe, il me semble que nous vivons pour autre choses que tiquer des cases, réaliser un plan prévu longtemps à l’avance. Ce qui m’existe, et je suis certain que c’est assez universel, c’est de ne pas savoir ce qui va m’arriver, de faire des plans puis de les défaire, envisager l’avenir et le voir se réaliser d’une façon différente. Ma vie sur Excel, c’est proche pour moi de la notion de destin, à laquelle je suis passionnément opposé: car dans ce cas, à quoi bon se lever le matin, si l’histoire est déjà écrite…

Allez, je file sur Excel, j’ai de la finance (d’entreprise) à finir !

lundi 7 décembre 2009

Révisions...

... et oui, la fin du semestre s'annonce, ce qui amène nécessairement une période d'exams toujours aussi amusante et rafraîchissante.
Pour vous mettre dans le bain, ci-joint le sujet de l'année dernière de mon cours sur l'histoire de l'entreprenariat et le capitalisme (il n'y a pas que le business dans la vie - mon oncle Jean-Yves appréciera):

"On balance, geopolitical power has aided entrepreneurs and firms from influential countries throughout the era of the two global economies. Yet it might have been expected that the benefits of global capitalism and global firms in terms of transferring entrepreneurial skills, organizing capabilities, and knowledge, as well as securing the benefits from trade, would have been secured by host countries and regions regardless of their economic or political status. Yet historical evidence since the nineteenth century, especially the opening up of huge gaps in wealth between the West and much of the rest of the world at least until recently, strongly suggests that such gains from global capitalism have not been diffused at all effectively over much of the world.”

(...) What do you consider to be the most convincing explanation for such apparent lack of diffusion of the benefits of global capitalism? "

Je n'ai pas fait de dissert' depuis des années, il va falloir m'y remettre - c'est pas gagné... Dire qu'il y a une éternité, j'étais colleur d'histoire - ça fait bizarre de passer de l'autre côté du miroir pour la seconde fois, je croyais que j'avais fini pour de bon ce genre d'exercise en quittant la prépa. Comme quoi, de temps en temps, on travaille pour de bon dans cette école, si si...

samedi 5 décembre 2009

Photos du Yosémite


Vous l'avez compris, je me suis lancé ce matin dans une grand eentreprise de mise à jour des évenements "outdoors" qui ont recemment éclairé ma vie étudiante. Voici les photos du Yosémite, faites par Pierre pour la plupart -quel talent- vous savez maintenant pourquoi ce trip était si génial !

El cap, la ligne du Nose se découpe clairement. C'est notre projet pour Mai prochain.


Cette face a passioné Pierre toute la semaine, en face d'El Cap


La forêt au coeur de l'automne, c'est beau !


Le haut d'El Cap', on dirait un visage, n'est-ce pas? Ou il n'y a que moi qui le voit ? Suis-je fou ?


Journée de repos du côté de Tuolumne, un des plus beaux espace du parc...


Pierre, sur les bords du lac au sud des Tuolumne meadows


Du côté de Tuolumne (1/4)


Du côté de Tuolumne (2/4)


Du côté de Tuolumne (3/4)


Du côté de Tuolumne (4/4)


La cascase qui domine la vallée, avec la fameuse "Lost Arrow Spire" tout en haut à droite de l'image. La matin, ça gèle encore !


La forêt


En route vers les premières longueurs du Nose, le sac est lourd en ce dernier jour d'escalade!


Un peu de matos quand même pour afronter la bête...


Une jolie fissure du côté de "Cookie", spot d'entraînement des plus grand... ça "jam" de partout, il faut s'y faire !

Dans le 7B en fissure à doigt de "Cookie Monster", que j'ai raté à vue d'un cheveu, je m'en veux encore... mais que la ligne est belle !


Dans une fissure mythique en 6B, que j'ai pour le coup complétement ratée car le vrai 6B des années 1970s, c'est vraiment lisse et dur! Mais je progresse en fissure quand même, si si...

Un peu de boc dans le parc, là, je suis moins mal à l'aise: ce style d'escalde, je connais mieux!


Dans un 6C fissure, je m'en sors en serrant les dents avec des techniques plutôt novatrices, en tous cas pour moi... Pierre m'a heureusement encouragé tout du long, je ne faisait pas trop le fier en fait... Que c'est dur la fissure (je pense que le message est clair désormais?)


Dans la même voie, dans un début à doigt qui me convient mieux.


Pierre, 50 ans et toujours beau gosse. La classe!


El Cap, le plus belle des montagnes du coin... et d'ailleurs. Si vous ne l'avez jamais vu en vrai, n'attendez plus une seconde, FONCEZ dans le Yose !


Dans la première voie que nous avons gravie sur Middle Cathedral Rock, 300 mètres sublimes, en 6B max, pas de fissure et donc des difficultés limitées ! Que la vue est belle...


San francisco ma belle, il faudra que je revienne te voir... et si je m'installais là-bas pour de bon? Why not?...

Guitare Héro-une étoile est née

Oui, cela fait une éternité que je n’ai pas blogué… ce qui ne signifie pas que Boston s’est endormi, bien au contraire : nous étions il y a 15 jours à Montréal avec les usual suspects, puis en Californie ces 4 derniers jours pour célébrer Thanksgiving et grimper sur certain des plus beaux blocs de la planète, la vie se passe donc pour le mieux. Mais comme je n’ai toujours pas reçu mon nouvel appareil photo, je dépends des autres pour fournir les matériaux de base à ma narration, et c’est fort peu pratique !

Je reprends donc la plume pour les qualités de guitariste chanteur de Loeiz, qu’il a su si bien cacher jusque là. Certes, je ne pouvais pas ignorer les 2 guitares et autres amplis qui décorent sa chambre depuis maintenant un an et demi (!), mais le timide joue généralement avec un casque sur les oreilles, pour être certain de ne pas déranger les alentours–c’est peut-être aussi pour cela que notre colloc’ se passe si bien d’ailleurs…

Il y a une quinzaine de jour cependant, me voyant renter d’une soirée tristounette, l’artiste est enfin sorti du placard pour me rafraîchir l’esprit, et nous avons passé la fin de la nuit à chanter les Beatles, sans casque, pour le plus grand plaisir de nos cordes vocales… La machine était ainsi lancée, et comme on le voit sur la photo, a fait des émules, puisque Guillaume assume désormais lui aussi son organe et chante à tue tête dans la chambre d’à côté –quand il connait les paroles- avec je dois l’admettre, un certain talent.

J’ai fait plus de 10 ans de violon, et il ne me reste rien… mes parents, pourquoi ne pas m’avoir appris la guitare ? J’aurais un de ces succès au coin du feu, sur les campings de grimpeurs Californiens… En même temps, tout le monde n’est pas né Jimmy Page et vu mon don pour la musique, il vaut peut-être mieux que je continue l’escalade !