mercredi 22 avril 2009

C’est bien connu, le business n’est que pure distraction !

Je rentre d'un fabuleux concert de l'orchestre philarmonique de Russie (mené par Vladimir Spivakov, plutgôt fameux parait-il), grand moment s'il en est... Je ne m'étendrait pas sur la qualité des compositions de Rachmaninoff interprétées par Matsuev (lui, j'avais déjà entendu son nom avant en revanche) car ça ne se raconte pas, ça s'écoute ! 

Première anecdote: en rentrant dans le taxi qui nous ramènait sur le campus (les transports en commun dans cette ville et plus généralement aux EU ne marchent simplement pas), je suis saisi d'un accès de toux. Assis à ma gauche, le chauffeur de taxi assez sympa – pour une fois-,  vieil homme concentré sur sa radio et tout excité par la victoire des Boston Bruins face à leurs adversaires du jour, me tend une espèce de bonbon rouge, grosse boule engluée dans son sachet en plastique. « C’est bon pour la toux, j’ai soigné 200 clients avec ça ! ». Décidement multi-tâches, les taxis Bostoniens ! Gêné, je me sens obligé d’accepter le bonbon magique … que je me retiens de recracher direct une fos la mise en bouche amorcée. Il s’agit en fait d’une "Atomic Fire Ball", gourmandise singulièrement pimentée, à mon avis d'ailleurs pas tout à fait reconnue par la FDA... Instant magique lorsque mon médecin chauffeur me lance fièrement « Moi, j’arrive à en ingurgiter 5 d’un coup, je vais m’inscrire pour le record du monde ! ». A ce moment heureusement, les Bruins ont enfin marqué, distrayant mon interlocuteur et me permettant ainsi de soulager mon gosier en éjectant violement ce truc infâme. Notons cependant que depuis tout à l’heure, je ne tousse plus. 

Second anecdote de la soirée ; je lisais à l’instant le dernier post du blog de J. Attali, traitant du problème épineux de la réforme des universités en France. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir la phrase suivante, trés flateuse je trouve, pour moi qui ne souhaite pas faire de finance à l'avenir:

« Si persiste cette indifférence collective,  le  destin du pays  est scellé : ceux qui se forment dans les grandes écoles renforceront leurs privilèges ; trop peu d’entre eux voudront exercer  les métiers exigeants  dont dépend notre avenir : ingénieur, médecin, enseignant ou chercheur. La plupart iront, comme aujourd’hui, s’occuper de finance ou de distraction. » 

Allez, je vais me coucher….