lundi 13 septembre 2010

Gasherbrum II 2010, French Expedition : le film !

 Le Gasherbrum I, 8 060 mètres vu du sommet du Gashebrum II

Voici le film réalisé par Ludovic sur notre expédition de l’été, à partir de ses images et de celles de Marco. Comme vous le verrez, il dure une cinquantaine de minutes et il est de qualité quasiment professionnelle. Un vrai plaisir ! Quel bonheur de revivre ces moments forts, et de pouvoir les partager en images… Reste cependant à éviter la nostalgie : Quentin comme moi avons repris le travail, nous devons désormais nous concentrer sur d’autres tâches… Adieu beauté ?

Un peu de technologie maintenant : pour voir le film, il suffit de cliquer télécharger le film et de télécharger le fichier associé (environ 600 mégas, plus ou moins de patience requise suivant la qualité de votre connection internet). Par ailleurs, si une fois le fichier chargé, vos logiciels vidéo habituels (e.g. quicktime ou window media player) ne parviennent pas à lire le film, il suffit de télécharger VLC (cliquer sur ce lien), lecteur gratuit qui a la caractéristique de lire tout ce qui ressemble de près ou de loin à un fichier vidéo.

lundi 23 août 2010

Alaska : treking into the wild !

Après quelques jours de repos pour cause de poignet endommagé, je reprends du service. Voici donc les premières images de notre aventure en Alaska, une dizaine de minutes dans la nature en compagnie de Quentin, Tenzing, Loeiz et son frère Erwan. On le voit sur les images, le temps était plutôt bon pour la région, mais franchement frisquet ! Mais quel bonheur d’admirer le McKinley, superbe montagne glacée…. Dernier détail : en cette période de l’année, il fait jour 22 heures sur 24, il n’y a donc aucun plan réalisé de nuit. Sensations bizarres de journées infinies, qui ne donnent pas très envie de visiter ces territoires perdus en plein hiver, ou la nuit règne alors… 22 heures sur 24 !

dimanche 25 juillet 2010

Gasherbrum II, à l'école de la persévérance ?


Au sommet avec Ludo à ma droite et Pemba à ma gauche, le 11 juillet à 9.30 am

Je rentre du Pakistan, du Gasherbrum II plus précisément, dont nous avons atteint le sommet à 8,035 mètres le 11 juillet dernier. Faire ce sommet si longtemps convoité, après plus d’un mois passé entre le camp de base et les camps d’altitude pour s’acclimater et monter les charges, c’est plus qu’une cerise sur le gâteau. Car pendant ces 8 semaines d’expédition, nous sommes passés par tous les états : joie d’arriver au camp de base après une marche d’approche compliquée par une neige abondante, soulagement d’avoir pu rejoindre le camp 4 à 7,400 mètres d’altitude sans œdème ni avalanches très tôt dans l'expédition, puis (longue) attente au camp de base, désespoir face à une météo récalcitrante qui nous a cloué au sol 15 jours, sentiment d’abandon début juillet quand nous décidons de jeter l’éponge…. Décision que nous avons heureusement pu renverser. Soulagement enfin, lorsqu’une fenêtre météo s’annonce, libération lorsque nous quittons de nouveau le camp 4, cette fois ci vers le haut, et joie intense lorsque nous foulons les derniers hectomètres de l’arrête sommitale, en plein vent, entre Chine, Pakistan, Afghanistan et Inde. Instants de pur bonheur, gravés dans ma tête pour toujours.

Ecole de la persévérance d'abord : nous avions échoués sur cette même montagne avec Axel il y a deux ans, et j’avais raté le Gasherbrum V l’année précédente (sommet de 7,000 mètres encore vierge à ce jour, malgré la tentative cet été d’une excellente équipe Coréenne). Et cette fois encore, nous avons frôlé l’échec avant de finalement réussir, sur le fil.

Ecole de l’humilité ensuite, où l’on se rend compte que la ligne entre le succès est l’échec est souvent si fine – mais heureusement perméable. Pour le monde extérieur, les sponsors, les médias (et parfois aussi notre entourage), la différence entre réussite et ratage complet est assez claire : soit nous avons atteint le sommet, soit nous nous sommes arrêtés avant. En réalité, l’écart entre ces deux états finaux tient à bien peu de choses : une température trop basse de quelques degrés lez jour du sommet, un peu plus de vent que prévu, une arrête sommitale protégée par des pentes légèrement sous le vent et… très vite, les gelures se substituent aux drapeaux sommoitaux. De petits riens peuvent tout changer - il faut savoir l'accepter. Nous avons eu des conditions certes difficiles (-25/30°C au matin du 11 juillet, et pas beaucoup plus à l’intérieur même de la tente, des rafales bien au delà des 50 km/h, toute la trace à faire, toutes les cordes fixes à attacher dans les passages les plus techniques) et nous avons progressé dans un style épuré qui m’est désormais habituel (ni guide, ni sherpa, ni oxygène supplémentaire). Mais il faut reconnaître que nous avons aussi eu de la chance, avec une neige dure sur une bonne partie de l’itinéraire, du soleil au col à 7,750 mètres d’altitude, un vent fort mais nous permettant tout de même d’avancer, une arrête sommitale ‘clean’. Bref, nous n’avons pas volé notre succès … mais je garde en tête que nous aurions aussi bien pu rentrer bredouille, tout en ayant accompli un effort strictement similaire. Les notions de succès et d’échec sont donc bien relatives…

Bref, cette aventure fut extraordinaire, j’ai encore des images et des pensées himalayennes plein la tête. Photos et vidéo suivront sur ce blog, stay tuned. J’ai par ailleurs un tas de sujets de réflexion à creuser et j’avoue que je pense déjà à mon prochain projet. Mais chutt, c’est encore un secret !

D’autres images sur le blog de l’expe et dans les médias anglo-saxons.


Au sommet avec le K2 dans le fond

jeudi 3 juin 2010

Commencement ceremony à Harvard !

Bonjour
Je ne sais pas si vous souvenez de moi car cela fait longtemps que je n’ai pas fait ma part du boulot sur ce blog…
Mais la fin de nos deux années à Harvard est arrivée, et avec elle la traditionnelle cérémonie du commencement. Thomas a déjà eu l’occasion de s’en moquer gentiment dans un précédent billet mais j’ai envie de vous la raconter car c’est quand même mythique !

Une semaine de célébration pour fêter et promouvoir ceux qui étudient !
Les célébrations ont commencées par le class day, le jour des élèves, pendant lequel un représentant des élèves et une « sommité » du monde des affaires ont prononcé un discours.

Passons rapidement sur le discours du représentant des élèves qui était d’une platitude et d’un politiquement correct très américain. Genre : retrouvons l’imagination qui nous animait lorsque nous jouions à Zorro lorsque nous étions enfant pour imaginer des solutions pour sauver le système financier mondial. J’exagère, mais à peine :)


Le deuxième était prononcé par Sir Ronald Cohen, le fondateur d’Apax. Il était attendu au tournant car l’annonce de sa venue avait été plutôt fraîchement accueillit. Les élèves ne le considèrent pas comme une star (du monde des affaires, s’entend), il vient très régulièrement a HBS pour parler de son action au Moyen-Orient et il vient du monde de la finance (du PE en particulier) qui n’a pas bonne presse en ce moment (avec raison, parfois, je pense).





Je dois dire que j’ai été agréablement surpris. Faire ce genre de discours est un exercice toujours périlleux et Sir Cohen s’en est sorti avec les honneurs. J’ai principalement retenu de son discours que l’investissement social est promis à un grand avenir, que les instruments du capitalisme n’ont pas encore été utilise pour résoudre des problèmes de sociétés comme le taux de récidives des prisonniers dans les prisons anglaises (je sais, c'est bizarre mais c'est pas moi qui ai fait le discours...)




Comme on est dans une business school, on a eu le trois à 3 takeaways que je vous livre brut :
• The value of uncertainty: "Things that are certain don't bring the prospect of great success or great profit. Only uncertain things do. Your ability and the tools you have acquired here to be able to foresee what is about to happen and take advantage of it is perhaps your greatest asset."

• Everything is trial and error: It was liberating for me to understand that however good you are, you may fail, because not everything is under your control. The trick of the entrepreneur is to turn unavoidable setbacks into advantages every time. If you manage to do that, you win the respect of your teams, and you create credibility for everything you do."

• The importance of standing by one's principles: "[People will come to you with deals you don't think are appropriate.] They will argue, 'if we don't do this, our competitors will get ahead.' But the answer should still be no. Just understand that when you do something out of principle, there's always a cost to it. But it's always a bargain in the end. The track record of principled companies and principled management is much better than that of corrupt organizations."

Le lendemain, c’était le fameux commencement. Le matin avec toute l’université de Harvard sur le mythique Harvard Yard et l’après midi, une classique remise de diplôme par le dean de l’école sur le gazon devant Baker Librairy.
Un petit mot sur la tenue d’abord. Tout le monde porte une cape aux couleurs de Havard. C’est du plus bel effet. 7 000 étudiants portant ce vêtement et ca tape !


Les titulaires d’un doctorat portent les couleurs propres a l’université qui les a fait docteur (bleu pour Columbia, orange pour Princeton, etc.)

Tout le monde (étudiants et famille) se rassemble sur le Yard (21 000 personnes quand même) et le sheriff du Middlesex County ouvre la cérémonie
Guillaume et Noémie

S’ensuit l’hymne américain, une bénédiction (sans religion spécifique bien sur), un discours en latin (si si, en latin. C’est le moment ou les effets de la fête de la veille se ressentent le plus…), un discours d’un représentant des undergrad, un discours de la part des graduates school.



Puis, chaque école vient recevoir la bénédiction de la Dean Faust pour être diplômé. C’est tres cérémonial et très marrant.
Une vidéo valant mieux qu’un long discours, ci-joint les images de la cérémonie (Bon courage, ça dure 3h).





L’après-midi, c’est une remise de diplôme plus classique ou chaque étudiant montent sur le podium pour recevoir son diplôme. Le seul détail croustillant, c’est la pauvre fille a qui on a confié le boulot de prononcer le nom de l’étudiant qui reçoit son diplôme.




C’est déjà pas toujours facile en France dans une classe de 30 élèves, mais la c’est une classe de 900 personnes qui viennent du monde entier. Autant dire que les noms a coucher dehors de manquent pas. Mais la fille s’en est superbement tirée !





Tous les étudiants se rassemblent devant Baker

Il faut dire que lorsqu’on a été admis, on a tous enregistré la prononciation de notre nom pour que tous nos professeurs puissent l’écouter avec de nous interroger en cours et éviter d’écorcher nos noms. Autant dire que cela n’a pas marche avec mon prénom. J’ai eu le droit a toutes les façons possibles de prononcer le mot Quentin mais ca avait l’air de plus énerver mes camarades de classe que moi ! (pour les américains, prononcer correctement le nom d’une personne est apparemment la marque la plus élémentaire de respect qu’on doit lui témoigner).









Lolo qui redescend avec son diplôme en poche!

Et pour finir, un cocktail avec tous les étudiants et leur famille. L’occasion de jouer à qui est la fille de qui ou qui est le fils de qui ? L’occasion également de rencontrer les parents des amis.

En conclusion, c’est un moment que je vais garder en mémoire toute ma vie. Ce n’est pas tous les jours qu’on est diplômé d’Harvard. C’est aussi une occasion de remercier tout ceux qui nous ont aidé à arriver la (parent, famille, mentor).
Oui, je sais, j'ai l'air un peu cloche sur cette photo

Nous avons évidemment tous beaucoup pensé à Thomas qui partait déjà pour d’autres aventures au Pakistan. Bon courage Tom !

lundi 31 mai 2010

L'autre blog de l'expé

Et oui, en cette période de modernité, on se retrouve rapidemment acculé sous l'information... Voici donc l'adresse de l'autre blog de l'expe (tenu par Marco, alors que celui indiqué dans le post précedent est partagé par tous les membres de l'équipe) se trouve à l'adresse suivante: www.makalu-2008.com (il faut cliquer sur le logo de notre projet pour être redirigé).

Des photos et commentaires ont deja été postés - on arrête pas la technologie! Mais à priori, il ne devrait pas y avoir trop d'agitation dans les jours qui viennent, puisque nous sommes encore à Islamabad, et ce jusqu'à demain.... Il fait chaud, 43° cette après midi, vivement la montagne !

vendredi 28 mai 2010

Le blog de l'Expé






Je pars demain matin première heure pour Islamabad, et je rejoindrai entre temps le reste de l'équipe de l'expédition dans le superbe aéroport de Doha - on aura 8 heures pour se retrouver, yes. 

Un grand merci à tous ceux qui m'ont aidé à gérer la transition Anchorage-Boston-Paris Islamabad avec déménagement et préparation des deux mois qui viennent en moins d’une semaine… ils se reconnaîtront ! Je n’aurais pas pu le faire seul.

Ci-joint le lien vers le blog de l’expé, www.expes.com/Gasherbrum/Gasherbrum_Expedition.htm, qui devrait être updaté de temps en temps par les membres de l'équipe à compter de notre arrivée au camp de base, disons vers la 10-12 juin à priori.

Inch Allah ! 

jeudi 27 mai 2010

Retour du Nose

Me voilà de retour à Paris après avoir enchaîné le Yosemite, l'Alaska et un déménagement épique en 48 heures à boston (merci les copains!). Je file à Islamabad demain, vivement la suite !

J'ai quelques élements en tête sur cette belle ascension Yosémitique, mais pas trop le temps de blogger en ce moment, je vous laisse donc lire les deux messages de Pierre ci-joints ('Escalade de la voie du Nose, El Capitan: Yes, we did it!' ainsi que 'Escalade de la voie du Nose, El Capitan: la vidéo!') qui retracent notre aventure.

La vidéo est vraiment belle (en lien direct ci-dessous), quelle ambiance... tiens, j'ai déjà envie d'y retourner !

vendredi 30 avril 2010

Wilderness, me (re)voila !


Ça y est c’est fini, j’ai eu mon dernier cours tout à l’heure. Mon dernier comment à HBS aura été « it’s important to have a balanced life », un truc bien puissant et original, je suis assez fier de moi je l’admets. J’ai aussi envoyé mon dernier paper ce matin, le quatrième de la semaine. Pas vraiment un chef d’œuvre, mais ça devrait suffire. J’ai payé ma dernière facture HBS (3,500$ de logement, toujours un plaisir), je suis allé chercher mes bouquins commandés sur Amazon à la poste, j’ai nettoyé l’appartement… Clairement, ça sent la fin. Je repasserai sur le campus 48 heures fin Mai pour plier mes ultimes bagages, et l’expérience HBS sera achevée. Elle fût excellente, et je ne regrette pour rien au monde de m’être assis de nouveau sur les bancs de l’école deux années de plus, en dépit des avertissements que j’avais reçus « comment peux-tu imaginer retourner en cours ? Tu n’en as pas eu assez, des études ? ». Ben non…

Je ne ferai pas une liste exhaustive de ce que j’ai appris ici, ça risquerait d’être long et ennuyeux. Ou trop court et donc désobligeant…. Quelques idées en vrac tout de même :
  •  A force de rencontrer tout ces gens qui ont réussi, entrepreneur, grands patrons ou hommes politiques, j’ai désormais plus de facilité à ‘dédramatiser’ leur statut et  à les considérer pour ce qu’ils disent, plutôt que pour leur titre. Jack Welch, John Mack sou Javier Solana sont bien des gens normaux, peut-être plus agressifs et volontaires que la normale,  mais pas non plus des dieux vivants…
  •   On peut discuter à 90 pendant 80 minutes d’un truc non défini (genre « ma legacy ») et bien s’amuser quand même, il suffit d’accepter de dire tout haut le premier truc qui nous passe par hasard dans la tête… ça prend plusieurs mois d’entraînement, mais j’ai désormais la preuve que c’est possible.
  • Je vous passe les leçons de vie entendues 50 fois « it’s all about PEOPLE », « You need to LISTEN» et «know yourself and beware of … (à compléter suivant l’humeur) ». Le meilleur advice que j’ai eu finalement, c’est par mon prof de retournement d’entreprises en difficulté qui nous a dit “don’t forget to take the subway from time to time… just to keep in mind how real people live”. Ça a fait frémir pas mal des étudiants présents, qui ne jurent que par les taxis et autres moyens de transport privé !
  • Bref, je m’arrête là, je sens l’ennui monter chez mon lecteur…. Ah si, dernier truc marrant, je suis désormais capable de faire une conversation du style « hi-how-are-you + what-did-you-do-this-week-end + how’s life+ sure-let’s-catch-up-soon-I-send-you-and-email » en moins de 3 minutes tout en pensant  à autre chose, une skill trés utile aux Etats-Unis. 
Voilà, j’aurais sûrement quelques émotions en prenant l’avion à 6 heures du matin demain - et plus encore le 24 mai au soir quand je quitterai définitivement Boston, pour être très honnête. Mais d’ici là… mon programme s’est organisé ! Je file donc au Yosemite rejoindre Pierre pour 10 jours, avant d’aller trekker 10 jours en Alaska avec Loeiz & son frère, Tenzing et Quentin. Puis, via Boston et Paris en coup de vent, je m’envole pour Islamabad le 28 Mai. Je vais rester près de deux mois au Pakistan pour tenter les Gasherbrum I&II, on croise les doigts (qui ne sont pas encore gelés !) avec des amis Français. Enfin, je passerai le mois d’Août entre les Alpes et la Provence, avec ma famille et mes amis, bref, l’été s’annonce pour le mieux. Ah oui, je recommence à travailler chez McKinsey début septembre. Mais n’y pensons pas…

Mes tribulations Bostoniennes s’achèvent donc sur ces notes bien positives. Quentin prendra le relais pour vous détailler les scènes de remise des diplômes à la fin du mois de Mai, ce sera sûrement un moment pittoresque et haut en couleurs. Pour ma part, je posterai quelques nouvelles montagnardes de temps en temps pour garder le lien. Je ne renomme pas ce blog Pakistom.com, mais l’esprit y est !

Bref, c’était un plaisir de partager tout ce bon temps étudiant chez lecteurs, aussi peu nombreux que vous voyez (mais quelle qualité en revanche !)- let’s keep in touch comme on dit ici.

mercredi 28 avril 2010

Quelle sera ma « legacy » ?


Tout d’abord, je m’excuse d’utiliser le terme Américain « legacy », mais je ne connais pas de traduction adéquate en Français (leg, ça sonne mal…) et Axel a beau m’insulter pour mon Fr-anglais que je n’y fais plus attention. Nous voici à la fin de ces deux belles années d’étude, et je dois avouer qu’il y a une ambiance «clôture de bilan » sur le campus ces jours-ci.

My legacy, problème brûlant. Que je ne m’étais encore jamais posé certes, mais que j’ai eu la chance et l’honneur de traiter avec mes section mates de première année lors d’une après-midi dédiée aux retrouvailles et à l’analyse. Belle utilisation de notre temps - on se pose vraiment les questions qui comptent à HBS. Notons que ce sujet n’a même pas été identifié de manière anodine, puisque le choix a fait l’objet… d’un vote ! Et oui, parfois, la démocratie a des limites…. Enfin, soyons optimistes et démocrates en notant que les 3 alternatives qui nous étaient présentées n’était pas non plus des plus excitantes (‘HBS : cause ou solution de la crise financière ?’ etc.. du bon gros lourd donc).

D’un certain point de vue, c’est vrai qu’il est important de réfléchir à ce qu’on laisse derrière soi, c’est certain. Comme le disait justement Jason (je maquille les prénoms, faut faire gaffe aux représailles dans ce pays) : «Thinking about my legacy helps me get prepared… if you don’t know what you want to leave after you’re done with your life, how can you have the best legacy ?”. Pour Britney (mignon comme prénom, non?), “My legacy is important because this is what people will know and think about me in decades“  avant d’ajouter, très sûr d’elle “what’s the problem with having a building with your name on it? It’s cool, isn’t it?”. Si si, c’est bien quasiment du mot à mot. Britney, c’est d’ailleurs  un peu l’égérie de notre section, celle dont le père à soigné Jack Welch himself, la plus distinguée de tous et sûrement la mieux alignée avec le modèle HBS. Elle va me manquer, c’est sûr… A oui, j’oubliais, elle est aussi en charge des activités sociales de notre groupe (par exemple, organisation des jeux d’alcool comme le Beer Pong notamment). C’est bien que des gens s’en occupent, je trouve. C’est important ça aussi.  Notons que malheureusement, nous n’avons pas eu la chance d’entendre l’avis de mon génial room-mate, qui s’est contenté de roupiller pendant toue la discussion, parce qu’à son avis « On n’a même fait l’effort de définir les termes précisément. De quoi parle-t-on, au fait? »… Certes.

Ces arguments ont été largement appréciés par  notre Belge nationale que nous adorons tous. Diane (son vrai nom cette fois) est en charge des relations avec les anciens élèves (c-à-d nous dans trois mois, et les autres, plus vieux) et donc responsable des dons des anciens pour la section. « D’ailleurs, je vous rappelle que nous lançons tout juste la nouvelle campagne de fund-raising. Ce serait bien  de donner un peu d’argent, même quelques dollars, pour aider les élèves qui n’ont pas les moyens… ». Elle est courageuse (et franchement sympa, car c’est pas le truc le plus marrant à faire faut l’avouer), car ce n’est pas avec moi qu’elle va lever ses millions – je serais plutôt en faveur de réduire sérieusement les coûts de l’école, en commençant par les foules de jardiniers qui s’occupent la pelouse du campus même en plein hiver… Mais c’est un autre sujet, revenons à nos moutons, en notant tout de même que mon attitude sur ce sujet est finalement très Européenne, et plutôt partagée chez nos amis du vieux continent. Notre legacy, en un mot, ne nous empêche pas encore de dormir….

Je finirai tout de même par une note positive-ainsi et pour une fois, on ne pourra pas me taxer (à raison) de rabat-joie. Lorsque notre professeur a ouvert la discussion, et avant que les Britney et autres Jason ne se lancent tout haut dans des monologues éberlués,  il a demandé à trois d’entre nous de citer des gens dont nous respectons la legacy. Et là surprise, pas de Michael Jackson ou d’Oussama Ben Laden, mais des grands-parents et des oncles ou tantes, des gens exceptionnels qui existent en vrai et qui sont proches de nous. Peut-être que ça devrait être cela, notre legacy : partager notre bonheur avec notre entourage direct,  essayer d’aider aux mieux les gens que nous connaissons, plutôt que de se battre toute sa vie pour laisser notre nom sur une plaque en marbre dans un coin désespéré d’un campus doré de Cambridge... Notre discussion pseudo philosophique a donc touché quelque chose de concret que je partage – oui, me voici pour une fois en lien avec ma section ! Et je ne peux m’empêcher de penser à la legacy de ces gens qui m’ont fait grandir : Elizabeth et Georges, Nani et Louli. Et d’autres… Que d’heureuses pensées !

samedi 17 avril 2010

Would You Sign?


Vous en avez peut-être déjà entendu parler, c’est très à la mode en ce moment, et comme toujours HBS est à la pointe du mouvement: le ‘MBA oath’ nouvelle génération est arrivé… Je m’explique : un groupe d’étudiants de HBS a récemment lancé l’idée de faire signer un serment aux diplômés du MBA, sur la base du volontariat, les engageant en très gros à « se comporter correctement ». Ci-dessous quelques extraits du serment proposé:

THE MBA OATH
As a business leader I recognize my role in society.
My purpose is to lead people and manage resources to create value that no single individual can create alone.
My decisions affect the well-being of individuals inside and outside my enterprise, today and tomorrow. 
Therefore, I promise that:
I will manage my enterprise with loyalty and care, and will not advance my personal interests at the expense of my enterprise or society. (…)
I will report the performance and risks of my enterprise accurately and honestly. (…)
I recognize that my behavior must set an example of integrity, eliciting trust and esteem from those I serve.
(…) This oath I make freely, and upon my honor. 
En gros, on s’engage  à respecter la loi, faire le bien autour de nous sans tricher, et à ne pas trop polluer la planète… Rien d’extraordinaire en soit et pourtant, ça chauffe !

Les défenseurs de ce serment veulent faire du management une profession : les docteurs, les avocats ont leur serment, pourquoi pas les managers ? Le MBA Oath s’inscrit aussi dans une dynamique anti-capitalisme-ultra-libéral, système où comme nous le savons bien, la maximisation du profit justifie tous les comportements. Nous suivons désormais un cours d’éthique du business en première année à HBS, où l’on analyse notamment deux perceptions antagonistes de l’entreprise : une version où l’actionnaire est roi (historiquement Anglo-saxonne), opposée à une définition (plus Germanique) ou les stakeholders dans leur ensemble, c'est-à-dire toutes les parties prenantes de l’entreprises (les employées, les fournisseurs etc..) doivent être pris en compte dans les décisions des managers. Ce cours a été lancé en réaction à l’affaire Enron (Skilling, ancien partner de McKinsey et responsable principal des errements d’Enron, est diplômé d’HBS). Si le contenu du cours est encore un peu léger (par exemple, pas de cas sur les salaires extravagant de certains patrons), cette initiative  à mon avis va dans le bon sens.

Ce n’est pas ce que pense Theo Vermaelen, prof à l’INSEAD (voir son article), qui contre toutes (mes) attentes a écrit un article très critique sur ce fameux MBA Oath. Notons que l’INSEAD a sélectionné ce papier comme un des un des 10 meilleurs de l’année… Son premier argument défend une vison de l’entreprise où seul l’actionnaire compte. Ainsi, en signant le serment, le manager tromperait son monde : « The oath invites violation of fiduciary duties and ethical standards. In many countries, board members and, as a consequence, managers have a fiduciary duty to maximise the wealth of shareholders.”

Je suis profondément opposé à cet argument, fallacieux et illégitime. Je suis aussi indifférent aux deux suivants, suivant lesquels le MBA Oath n’est une réponse maladroite à la crise financière, dont les diplômés de MBAs ne seraient de toutes façons aucunement responsables à ses yeux. Enfin, pour lui, signer ce serment n’engage à rien, puisque seuls les ’incentives’ ont de l’impact : c’est la carotte qui fait avancer l’âne, pas serment contracté par mégarde dans sa jeunesse …

Le problème pour moi, c’est que si les contre-arguments ne me convainquent pas, les arguments en faveur du projet ne m’enthousiasment pas non plus. Je vois dans l’initiative un besoin de reconnaissance, un appel à l’amour du public « non, nous ne sommes finalement pas si mauvais, tout financiers que nous sommes ! ». Quand on nous parle du management comme profession on entend souvent la complainte suivante : « le but des docteurs ? Sauver des vies. Celui des avocats ? Protéger la veuve. Et aussi l’orphelin. Celui du manager ? Faire du pognon… ». C’est certain qu’avec ces maximes en tête, il est délicat de trouver un «sens à son action ». Mais pour ma part, après deux ans aux Etats-Unis et quelque sinteractions intéressantes avec des médecins et avocats, je dirais qu’un certain  nombre d’entre eux –au même titre que les Managers- ont un objectf commun : faire du pognon, eux aussi. Ce sont essentiellement les moyens qui diffèrent. Notons d’ailleurs qu’aux Etats-Unis, s’enrichir est culturellement bien plus acceptable qu’en France, et un Américain me trouvera moins cynique qu’un Français sur ce point.
Autre limite du Oath à mes yeux : comment appliquer une sanction pour les tricheurs, ceux qui ne respectent pas leur serment ? La réponse des médecins, c’est de radier leurs membres. HBS envisage d’interdire les tricheurs à se présenter aux réunions de promotion quinquennales,  d’utiliser le réseau des anciens, et peut être même… annuler leur diplôme. En conséquence, on se trouverait dans une situation bizarre : un tricheur sera « radié » non pas parque qu’il a triché, mais parce qu’il a dit qu’il ne tricherait pas. Le tricheur qui n’a pas signé le serment garde son diplôme. Et c’est donc le fait de signer un document, pas l’acte de tricher, qui créé la discrimination. Un monde à l’envers ?

Bref, une fois de plus je suis sceptique. J’aime la dynamique associé au MBA Oath, et me réjouis de la réflexion qu’elle engendre. Et pour une fois que nous réfléchissons à améliorer le système, en s’orientant dans une direction plus « altruiste » -disons moins individualiste- j’applaudis. Mais je ne peux m’empêcher de voir un trait culturel très Américain dans la volonté de formaliser ce qui pour moi, est une évidence. Mais comme disais un des mes prof de classe prépa, « ce qui va de soit… va encore mieux en le disant ! ».

Alors, je le signe ce papier ? Je vous laisse remplir le sondage en haut à gauche de l’écran.

mercredi 14 avril 2010

HBS graduation: Célébration, émotion et cotillons…

Image issue du site d'Harvard "Commencement corner"

La fin de l’année s’approche, et HBS dans son ensemble est de plus en plus concentré sur la «commencement  ceremony» - entendez la cérémonie de remise des diplômes qui aura lieu début Juin. Enfin, pendant une semaine entière, puisqu’un tas d’activités ont été prévues minutieusement : discours du dean d’Harvard, des professeurs les plus connus, sauteries avec les parents, concerts et autres cocktails… donations, évidemment etc… Autant dire que ceux qui aiment le cérémonial, l’émotion des pleurs et de la séparation, ainsi que les grands discours sur notre avenir en tant que « leaders qui auront de l’impact dans le monde » seront largement rassasiés !

Pour ma part, je serai déjà au Pakistan. Je devrai donc me suffire du récit de mes section-mates qui, je l’espère, ne m’épargneront rien de l’hubris du lancer de chapeau, de la photo tout sourire et des petits fours qu’ils auront gobés à volonté (amuses-gueules sûrement accompagnés de coca zéro ou de vin sucré de Californie)… Comme me le disait un ami Finlandais de ma section, choqué de mon manque d’implication dans ce point d'orgue de notre enseignement: «It’s a once in a lifetime event! You’re missing such an awesome thing! This should definitively be part of your HBS experience!». Ce à quoi je lui ai répondu que «My G1&G2 expedition is a once in a lifetime thing too, so … I made my own choice! ».

Je ne veux pas non plus cracher dans la soupe –et pour être honnête, j'aurais aimé festoyer avec les copains, mes vrais amis d’HBS,  et je regrette de ne pas célébrer à leurs côtés la fin de ces deux belles années, uniques et si particulières. Mais serrer dans mes bras, les yeux rougeoyant d’amour des gens dont certains (une minorité, certes) me sont profondément indifférents (et récipreoquement of course), très peu pour moi….  Surtout, assister au discours d’un roi de la finance, le fondateur et patron d’APAX (un fond de Private Equity, qui recrute mes collègues d’HBS à un starting salary de 350k$ l’année) qui a été nommé «parrain de la promotion 2010» est franchement inconcevable… Quand à l'applaudir des deux mains...

Ne sort-on pas tout juste d’une crise sanglante ? Décidément, nous avons la mémoire bien courte…

dimanche 11 avril 2010

Dernière visite avant la fin… J- 3 semaines

Guillaume apprécie les Gunks...


... Big time !

Tout d’abord, mes félicitations à Guillaume qui, à trois semaines de la fin de mon MBA, m’a fait l’honneur d’être mon dernier et… premier visiteur venu de France à HBS en 2 ans, ça se fête. Heureusement que j’ai 449 amis sur Facebook, sans compter mes parents qui n’y sont pas, sinon j’aurais des doutes sur mes talents de socialisateur. Ah, tous ces gens qui m’ont dit il y a deux ans « tu pars à Boston ? Génial, on ira te voir ! ». Bon, Margot a la meilleure des excuses en la personne d’Ondine, Camille n’a pas (encore) de ronds et m’a presque rejoint puisqu’il a atteint Toronto tout de même, pas si loin, et Juliette était en prépa cette année… Ouf, mes frères et sœurs sont couverts ! Quand à mes parents «nous avons déjà tellement voyagé, tu comprends… puis Boston, c’est un peu ennuyeux, reconnais-le... ».

Allez, j’arrête de me plaindre, ça m’a bien arrangé moi aussi je vous l’avoue, car faire le promène-touriste pendant plus de 24 heures dans les rues de Boston, je n’y tiens pas non plus particulièrement. Et j’ai largement bénéficié des dizaines -au bas mots- d’invité(e)s de mon cher colloc’ Loeiz, bien plus sociable et avenant que moi, sans pour autant avoir à me taper le freedom trail et autres statues de John Harvard quinze fois d’affilé en donnant l’impression que j’apprécie. Great deal, isn’t it ?

Guillaume donc, avec son talent habituel, a délaissé son bureau 36 heures d’affilé pour s’aventurer sur mes terres. Notre homme a même accepté le voyage imprévu aux Gunks, à une heure de New York (soit près de 4 heures de route de Boston tout de même). Il a ainsi eu la chance de passer près de 20% du temps dont il disposait sur le siège arrière de la bagnole de Jérôme, quel courage… Heureusement, les Gunks, c’est vraiment GENIAL. Une journée entière dans la nature (et une nuit à Sodom-ça ne s’invente pas-, petit village charmant de la région), ça n’a pas de prix, et l’escapade m’a rappelé mes années New-Yorkaises où j’étais alors stagiaire en Banque d’affaires, en 2004… cela ne me rajeunit pas.

Je vous passe les détails grimpesques, attache quelques photos –et vous laisse féliciter Guillaume de m'avoir sauvé l’honneur. Désormais, moi aussi je peux dire que j’ai accueilli des amis quand j’étais à HBS. Olé !
Climbing at "The Gunks"

jeudi 8 avril 2010

Vu à HBS


Ci-dessus, je vous laisse observer la petite pancarte qui a traîné la semaine dernière sur l’étal à fromage proposé par la cafétéria de la Business School. Qui essaye de temps en temps d'innover dans l'art culinaire... avec plus ou moins de succès.

Certes, je le reconnais volontiers, nous sommes extrêmement gâtés côté variété, choix et qualité de la nourriture que l’on nous fait absorber (c’est d’ailleurs presque indécent: sushis, pâtes made to order etc…). Mais pour autant, je n’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire quand j’ai vu la réclame suivante « What kind of Cheese are You ? », juste au-dessus du seul type de fromage proposé ce jour là, le «Low Fat Cottage Cheese», une espèce de pâte immonde qui jamais ne remplira les critères nécessaires pour être qualifiée de fromage.

Je ne sais pas trop de quelle famille de produits laitiers me réclamer personnellement, mais  je suis certain que le «Low Fat Cottage Cheese» ne sera jamais ma nouvelle religon…

mercredi 7 avril 2010

Feedback

Je discute en ce moment avec Juliette de ses essais, rédigés dans le cadre des ses concours, exercise très interressant je dois dire... et si je lui fait un peu de feedback, elle ne se gêne pas pour m'en faire aussi !
Ainsi, elle a très bien réussi à identifier mes 'skills' - j'imagine que c'est une des qualités qui lui servira dans son métier d'Assistante Sociale. Comme elle me le fait remarquer dans son derniers essai:
"Je sais pas trop quoi écrire là... Jete laisse faire, j'ai juste besoin de Bullshit, je pense que tu vas pouvoir m'aider ;-)"

Bien vu Chib', je pense en effet que je vais pouvoir t'aider... faut bien valoriser les deux années d'enseignement intensif dont je viens de bénéficier!

lundi 5 avril 2010

C'est le printemps !

Sur les bords du lac Atitlan, Guatemala, Mars 2010. Un p'tit coin de paradis...
Pour de bon cette fois. Du coup, j'en profite pour mettre à jour quelques galeries d'images, intégrées ci-dessous par Picassa, j'essaye l'outil pour la première fois, espérons que ça marche...
Le premier album présente quelques images du Guatemala où nous étions il y a maintenant trois semaines avec Philippe, Quentin et l'intarissable Loeiz. Nous avons vu de la vraie lave chaude de tout près, un lac magnifique et des temples du millénaire précédent, c'était chouette. Et comme on avait le billet le moins cher de l'histoire, on a fait étape à l'aller comme au retour par Mexico city, histoire de visiter la capitale pour profiter du transit...


Images du Guatemala

Le second album présente quelques images de ce week end, où j’ai retrouvé le « doux » (sic) granit de Putackaway, qui déchire la peau… mais la forêt est si belle le lac adjacent si sauvage, que ce coin de paradis mérite amplement le déplacement. Dommage que les moustiques soient en train d’arriver par million comme chaque année, rendant le site « inaccessible » pour toute la période estivale.
Escalade Putackaway, Pâques 2010

Enfin, quelques images de Rumney où nous faisions du bloc il ya 8 jours ave Jérôme. Rumney, site magique, qui décidément me manquera dès que j’aurais quitté Boston. Mais n’y pensons pas...

 Bouldering à Rumney